Les nouvelles missions des pharmaciens !

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Nouvelle mission pharmacien Vaccin

La pharmacie d’officine française traverse une transformation structurelle sans précédent.

Loin de se cantonner à son rôle historique de dispensation du médicament, le pharmacien s’affirme aujourd’hui comme un acteur central et polyvalent du système de soins primaires.

Cette métamorphose, orchestrée par les pouvoirs publics, n’est pas un simple ajustement conjoncturel, mais une redéfinition fondamentale de l’identité, des missions et du modèle économique de l’officine.

Elle répond à des pressions systémiques profondes, notamment la progression des déserts médicaux qui fragilise l’accès aux soins sur de vastes pans du territoire et la nécessité de désengorger des cabinets médicaux et des services d’urgence surchargés.  

La crise sanitaire de la Covid-19 a agi comme un puissant catalyseur de cette évolution. En démontrant la capacité exceptionnelle du réseau officinal à se mobiliser pour des missions de santé publique d’envergure, telles que le dépistage massif et la vaccination, les pharmaciens ont prouvé leur valeur en tant que professionnels de santé de première ligne, accessibles et jouissant d’un fort capital confiance auprès de la population.

91 % des Français déclarent avoir confiance en leur pharmacien, qu’ils jugent qualifié, compétent et disponible.

Fort de cette légitimité, le législateur a formalisé et considérablement élargi le champ de compétences des pharmaciens.  

Source : Site Web Harris Interactive.

Ce rapport propose une analyse exhaustive de ces nouvelles missions. Il ne s’agit pas seulement d’une extension des tâches, mais d’une véritable révolution clinique et stratégique qui impose aux pharmaciens titulaires de repenser leur organisation, de développer de nouvelles compétences et d’adopter un pilotage financier plus sophistiqué.

De la prévention active au dépistage, de la vaccination à l’accompagnement thérapeutique personnalisé, ces nouvelles responsabilités créent des défis opérationnels majeurs mais ouvrent également des opportunités inédites pour renforcer le rôle de l’officine dans le parcours de soins et assurer sa pérennité économique.  

I) Le nouveau périmètre d’exercice du pharmacien d’officine : une révolution clinique

L’élargissement des compétences du pharmacien d’officine constitue une avancée majeure pour la santé publique, le positionnant comme un acteur essentiel des soins de premier recours.

Cette extension se décline en trois axes majeurs : la prévention et le dépistage, la vaccination, et l’accompagnement thérapeutique, chacun encadré par des protocoles précis et des dispositions réglementaires spécifiques.

1.1. Prévention et dépistage : l’officine en première ligne

Le pharmacien devient un maillon fort de la chaîne de prévention, capable d’intervenir précocement pour identifier des risques ou des pathologies, simplifiant ainsi le parcours de soins des patients et contribuant à une meilleure prise en charge globale.  

Le « Bilan de Prévention »

Inscrit dans une démarche proactive de santé publique, le bilan de prévention est une nouvelle mission structurée que le pharmacien peut réaliser au sein d’un espace de confidentialité. Ce dispositif cible des tranches d’âge clés (notamment 18-25 ans et 45-50 ans) où les actions de prévention ont un impact maximal. Le processus se déroule en trois étapes distinctes : le patient remplit d’abord un auto-questionnaire pour identifier ses habitudes de vie et ses facteurs de risque. Ensuite, lors d’un entretien, le pharmacien analyse ces informations, dialogue avec le patient pour sensibiliser et hiérarchiser conjointement un ou deux objectifs de prévention prioritaires. Enfin, cette démarche aboutit à la co-rédaction d’un Plan Personnalisé de Prévention (PPP), un document qui formalise les objectifs et les actions à mettre en œuvre, et peut orienter le patient vers d’autres professionnels de santé si nécessaire. Cette mission transforme le pharmacien en un véritable coach santé, acteur de la prévention primaire.  

Le dépistage organisé

L’implication des pharmaciens dans les campagnes nationales de dépistage organisé est désormais massive et constitue un succès notable. Le cas le plus emblématique est celui du dépistage du cancer colorectal. Toute personne âgée de 50 à 74 ans, asymptomatique et sans facteur de risque particulier, peut se voir remettre un kit de dépistage par son pharmacien, que ce soit suite à la réception d’une invitation ou de sa propre initiative. Le pharmacien vérifie l’éligibilité du patient, lui explique l’utilisation du kit et l’importance de la démarche. Avec un taux de participation de 99 % des officines à cette mission, le réseau pharmaceutique est devenu un levier essentiel pour améliorer la couverture de ce dépistage crucial, dont le taux de participation national peinait jusqu’alors à atteindre les objectifs fixés.  

Les Tests Rapides d’Orientation Diagnostique (TROD)

Les TROD représentent une avancée majeure, conférant au pharmacien une autorité diagnostique et thérapeutique pour certaines pathologies courantes. Cette délégation de compétence vise explicitement à soulager les cabinets médicaux et à accélérer la prise en charge des patients.  

  • L’angine : Face à un patient présentant les symptômes d’une angine, le pharmacien peut désormais réaliser un TROD pour différencier une origine virale d’une origine bactérienne à streptocoque A. Le protocole varie selon l’âge : pour les enfants de 3 à 10 ans, une ordonnance conditionnelle d’un médecin est nécessaire, tandis que pour les patients de 10 ans et plus, le pharmacien peut agir de sa propre initiative. En cas de test positif, la nouvelle compétence la plus significative est la possibilité pour le pharmacien de dispenser directement, sans ordonnance médicale préalable, des antibiotiques adaptés comme l’amoxicilline, selon une liste définie par arrêté. Cette mesure permet une prise en charge immédiate et participe à la lutte contre l’antibiorésistance en évitant la prescription d’antibiotiques pour des angines virales.  
  • La cystite : Le pharmacien peut également prendre en charge les femmes de 16 à 65 ans se présentant avec des symptômes d’infection urinaire simple (cystite). À l’aide d’une bandelette urinaire, il réalise un test de dépistage. Si le test s’avère positif, et en l’absence de signes de gravité ou de contre-indications, il est autorisé à délivrer sans ordonnance un traitement antibiotique approprié, tel que la fosfomycine. En cas de test négatif, il peut rassurer la patiente et éviter une prescription inutile, contribuant là encore au bon usage des antibiotiques.  

1.2. La vaccination : un pilier de la couverture sanitaire territoriale

Le rôle du pharmacien dans la vaccination a connu une expansion spectaculaire, le propulsant au rang de premier vaccinateur de France. Cette évolution, qui s’appuie sur le succès et la confiance engendrés lors des campagnes de vaccination contre la Covid-19, est une réponse directe aux enjeux de santé publique et à la nécessité de faciliter l’accès à la prévention sur tout le territoire.  

Un périmètre de compétences élargi

Initialement cantonnée à la vaccination antigrippale, la compétence vaccinale des pharmaciens a été étendue à l’ensemble des vaccins mentionnés dans le calendrier des vaccinations en vigueur, pour toute personne âgée de 11 ans et plus.

Cela inclut des vaccins essentiels tels que la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite (DTP), la coqueluche, les papillomavirus humains (HPV), la rougeole-oreillons-rubéole (ROR), les hépatites A et B, ou encore les infections à méningocoque et à pneumocoque.

Le pharmacien est désormais autorisé non seulement à administrer ces vaccins, mais également à les prescrire, à l’exception notable des vaccins vivants atténués chez les personnes immunodéprimées.  

Un impact majeur sur la santé publique

Cette nouvelle prérogative a un effet tangible sur la couverture vaccinale nationale. En 2023-2024, les pharmaciens ont administré 59 % des doses de vaccin contre la grippe saisonnière, démontrant l’efficacité et l’accessibilité du réseau officinal.

En devenant des points d’accès simples et de proximité pour la vaccination, les pharmacies contribuent à lever les freins logistiques pour les patients et jouent un rôle crucial dans la lutte contre la résurgence de maladies évitables, en particulier dans les zones de faible densité médicale.  

1.3. L’accompagnement thérapeutique : vers une prise en charge personnalisée du patient

Au-delà de l’acte de dispensation, la pharmacie clinique à l’officine se développe à travers des missions d’accompagnement visant à sécuriser la prise de médicaments, améliorer l’observance et prévenir la iatrogénie, notamment chez les patients chroniques.  

Les entretiens pharmaceutiques

Plusieurs types d’entretiens structurés sont prévus par la convention pharmaceutique pour accompagner les patients atteints de pathologies chroniques.

Ces entretiens visent à évaluer la compréhension du traitement par le patient, à identifier les difficultés d’observance ou les effets indésirables, et à co-construire des solutions.

Ils concernent notamment les patients sous anticoagulants oraux (AVK et AOD), les patients asthmatiques traités par corticoïdes inhalés, et ceux sous traitements anticancéreux par voie orale. Malgré leur haute valeur ajoutée clinique, ces missions restent encore sous-utilisées, avec seulement 12 % des pharmaciens qui les réalisent, touchant moins de 1 % des patients éligibles.  

Les nouveaux entretiens courts

Pour un impact plus large, de nouveaux formats d’entretiens courts ont été introduits.

L’entretien pour la femme enceinte permet de la sensibiliser aux risques liés à la consommation de substances tératogènes ou fœtotoxiques et à l’importance de la vaccination pendant la grossesse.

Un autre entretien, particulièrement pertinent au vu de la crise des opioïdes, a été créé pour accompagner les patients débutant un traitement par antalgiques de palier II. Il vise à informer sur les risques de mésusage et de dépendance et à éduquer aux bons usages.  

Le Bilan Partagé de Médication (BPM)

Le BPM est une mission de pharmacie clinique de fond, destinée aux patients âgés de 65 ans et plus, polymédiqués (au moins cinq médicaments prescrits pour une durée de plus de six mois).

Il s’agit d’une analyse approfondie de l’ensemble des traitements du patient en collaboration avec le médecin traitant, visant à optimiser la prise en charge, à prévenir les interactions médicamenteuses et à réduire le risque iatrogène, particulièrement élevé dans cette population.  

Le pharmacien correspondant

Le dispositif du « pharmacien correspondant » permet à un pharmacien, au sein d’une structure d’exercice coordonné (comme une Maison de Santé Pluriprofessionnelle ou une Communauté Professionnelle Territoriale de Santé), de renouveler périodiquement des traitements chroniques et d’ajuster leur posologie, selon un protocole défini avec le médecin traitant.

Bien qu’autorisé depuis plusieurs années, ce dispositif reste très marginalement adopté, avec seulement 60 pharmaciens référencés en 2022, ce qui représente une opportunité de coopération interprofessionnelle encore largement inexploitée.

 

II): Implications stratégiques et opérationnelles pour l’officine

L’intégration de ces nouvelles missions cliniques transcende la simple addition de tâches ; elle impose une refonte profonde du modèle économique, de l’organisation interne et des processus de l’officine.

Pour le pharmacien titulaire, la réussite de cette transition exige une vision stratégique claire pour surmonter les défis opérationnels et capitaliser sur les nouvelles sources de revenus.

2.1. Le modèle économique en pleine évolution : analyse des nouvelles structures de rémunération

Le changement le plus fondamental réside dans la diversification des sources de revenus de l’officine. Le modèle économique, historiquement centré sur la marge commerciale dégagée de la vente de médicaments et de produits de parapharmacie, évolue vers un modèle hybride qui intègre une part croissante de rémunération à l’acte pour la réalisation de services cliniques.

Cette évolution, consacrée par la convention nationale pharmaceutique et ses avenants successifs, reconnaît et valorise l’expertise et le temps que le pharmacien consacre au patient, au-delà de la simple logistique du produit.  

Ces nouveaux honoraires, qui couvrent des prestations allant de la vaccination aux entretiens complexes, sont conçus pour rémunérer des actes intellectuels et techniques spécifiques.

Ils s’intègrent également dans le cadre plus large de la Rémunération sur Objectifs de Santé Publique (ROSP), qui incite financièrement les officines à atteindre des indicateurs de qualité et de pertinence des soins, dont beaucoup sont liés à ces nouvelles missions.

Le tableau ci-dessous synthétise les principaux honoraires liés à ces nouvelles missions, offrant une vision claire du potentiel de revenus associé à chaque service.  

Type de MissionActe SpécifiqueRémunération par Acte (€ TTC, Métropole)Conditions et Notes Clés
VaccinationPrescription et administration d’un vaccinEntre 7 € et 9 € par injection (variable)Le cumul des honoraires devrait atteindre 15 € en 2027. Concerne les vaccins du calendrier vaccinal pour les 11 ans et plus.  
TROD AngineRéalisation du test SANS dispensation d’antibiotique10 €Applicable en cas de test négatif ou de contre-indication à la dispensation.  
Réalisation du test AVEC dispensation d’antibiotique15 €Applicable en cas de test positif et de dispensation directe par le pharmacien.  
TROD CystiteRéalisation du test SANS dispensation d’antibiotique10 €Applicable en cas de test négatif ou de réorientation médicale.  
Réalisation du test AVEC dispensation d’antibiotique15 €Applicable en cas de test positif et de dispensation directe par le pharmacien.  
PréventionBilan de Prévention30 €Concerne les tranches d’âge éligibles (18-25, 45-50 ans, etc.).  
DépistageRemise d’un kit de dépistage du cancer colorectal3 € + 2 € de bonusLe bonus de 2 € est versé si le kit est effectivement utilisé par le patient.  
Entretiens CourtsEntretien Femme Enceinte5 €Entretien de sensibilisation aux risques médicamenteux et à la vaccination.  
Entretien « Opioïdes »5 €Entretien d’accompagnement à l’initiation d’un traitement par antalgique de palier II.  
Entretiens (Path. Chroniques)Entretien AVK/AOD, Asthme, Anticancéreux oraux (1ère année)Variable, jusqu’à 80 € au total pour 3 entretiensLa rémunération est dégressive les années suivantes. Exemple pour les anticancéreux oraux : 15€ + 15€ + 50€ la 1ère année.  
Bilan Partagé de Médication (BPM)Accompagnement complet (1ère année)65 € au total pour 4 étapesComprend l’entretien de recueil (15€), l’analyse (15€), l’entretien conseil (15€) et le suivi (20€).  

2.2. Les défis de la mise en œuvre : obstacles et facteurs de succès

La transition vers ce nouveau modèle n’est pas exempte de difficultés. Les pharmaciens titulaires font face à des obstacles concrets qui peuvent freiner l’adoption et le déploiement efficace de ces missions.

Les freins humains et matériels

Le premier défi est humain. La réalisation de ces nouvelles missions exige des compétences actualisées, ce qui rend la formation professionnelle continue (DPC) absolument essentielle. Des formations spécifiques sont d’ailleurs obligatoires pour pouvoir, par exemple, prescrire et administrer des vaccins ou dispenser des antibiotiques suite à un TROD positif.

Au-delà de la formation, l’organisation du temps de travail au sein de l’officine est un enjeu majeur. Dégager du temps pour des entretiens pharmaceutiques qui peuvent durer de 15 à 45 minutes, tout en assurant la continuité de l’activité de dispensation, requiert une planification rigoureuse et une réorganisation des tâches au sein de l’équipe.

Sur le plan matériel, la plupart de ces missions, notamment les entretiens et les bilans, doivent être réalisées dans un espace de confidentialité garantissant une isolation phonique et visuelle, ce qui peut nécessiter des aménagements de locaux, un investissement non négligeable pour certaines officines.  

Les barrières technologiques et d’interopérabilité

La transformation de l’officine est aussi une transformation numérique. Si des outils comme la carte Vitale dématérialisée ou l’ordonnance numérique sont des facilitateurs , leur déploiement est encore hétérogène et se heurte à des freins technologiques.

Par exemple, une publication d’octobre 2024 révélait que seulement un tiers des officines étaient équipées des scanners de QR codes nécessaires pour lire les ordonnances numériques, ce qui ralentit leur adoption.

Le défi le plus important reste cependant le manque d’interopérabilité des systèmes d’information.

La communication fluide des données entre le logiciel de l’officine, le Dossier Médical Partagé (DMP) du patient et les logiciels des médecins est une condition sine qua non pour une coordination des soins efficace, mais elle reste aujourd’hui un obstacle majeur.  

La collaboration interprofessionnelle

La réussite de nombreuses missions repose sur une collaboration étroite et confiante avec les autres professionnels de santé, en premier lieu les médecins traitants.

Le pharmacien doit systématiquement informer le médecin de la réalisation d’un vaccin, des conclusions d’un TROD ou d’un entretien. Cependant, les cadres réglementaires n’encouragent pas toujours concrètement cette coordination, et des silos professionnels persistent.

Bâtir des relations de confiance et des canaux de communication efficaces avec les médecins du territoire est donc un facteur clé de succès, mais qui dépend beaucoup des initiatives locales.  

Cet ensemble de défis explique en partie le paradoxe observé dans l’adoption des nouvelles missions.

Les données montrent une implication massive dans des missions transactionnelles, rapides et techniquement simples, comme la vaccination (plus de 90 % des officines) ou la remise des kits de dépistage colorectal (99 %).

En revanche, les services à plus haute valeur ajoutée clinique, mais plus chronophages et complexes, comme les entretiens pharmaceutiques pour les maladies chroniques ou les bilans de médication, peinent à décoller, avec des taux d’adoption très faibles (12 % pour les entretiens, qui ne touchent que 1 % des patients éligibles).

Ce décalage suggère que si le cadre réglementaire a bien élargi le champ des possibles, les conditions économiques et organisationnelles ne sont pas encore réunies pour permettre le plein essor des missions cognitives les plus complexes.

Le risque est que l’évolution de la profession se limite à l’intégration d’actes techniques, sans atteindre le stade de partenariat clinique à part entière dans le suivi des patients.  

2.3. Le cadre réglementaire et déontologique

Avec de nouvelles responsabilités viennent de nouvelles obligations. Le pharmacien doit se conformer à un cadre réglementaire strict. Pour des activités comme la vaccination, une déclaration d’activité auprès du conseil régional de l’Ordre des pharmaciens est obligatoire, après avoir suivi la formation requise.

De plus, l’élargissement des missions vers des actes à portée diagnostique et prescriptive augmente la responsabilité professionnelle du pharmacien.

Une documentation rigoureuse et une traçabilité parfaite de chaque acte réalisé (résultat de TROD, vaccin administré, conseil donné lors d’un entretien) deviennent impératives, non seulement pour la coordination des soins mais aussi pour la sécurité juridique de l’officine.  

III) Piloter la performance de l’officine à l’ère des nouvelles missions

La transformation clinique et opérationnelle de l’officine impose une évolution parallèle de sa gestion financière.

Le pilotage de l’entreprise ne peut plus se limiter à une analyse rétrospective des ventes ; il doit devenir un outil stratégique proactif, capable d’évaluer la rentabilité de chaque nouvelle activité et d’orienter les décisions d’investissement en temps et en ressources.

Dans ce contexte, le recours à une expertise comptable spécialisée devient un levier de performance indispensable.

3.1. De la gestion clinique au pilotage financier : la nécessité d’une vision à 360°

Le pharmacien titulaire doit aujourd’hui cumuler les casquettes de clinicien expert et de chef d’entreprise avisé. Les nouvelles missions modifient en profondeur la structure de coûts et les flux de revenus de l’officine.

La rentabilité ne se mesure plus uniquement à l’aune de la marge brute globale ; elle doit être analysée de manière granulaire, service par service. Cela implique de maîtriser de nouveaux indicateurs de performance clés (KPIs), au-delà des ratios traditionnels.

Des indicateurs comme l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE), le coût horaire de l’équipe officinale, ou encore le retour sur investissement (ROI) du temps alloué à un bilan de prévention par rapport à une série de vaccinations, deviennent centraux pour la prise de décision stratégique.  

Cette nouvelle réalité économique est au cœur d’une mutation fondamentale du modèle d’affaires de la pharmacie. Historiquement, la profitabilité était presque exclusivement liée à la marge dégagée sur la vente d’un bien physique. L’introduction massive de la rémunération à l’acte fait basculer ce modèle vers une économie de service, où la ressource la plus précieuse n’est plus seulement le stock, mais le temps qualifié de l’équipe officinale.

Le temps devient un actif directement monétisable. Chaque plage horaire peut être allouée à des activités de conseil non rémunérées, à la dispensation, ou à des services cliniques facturables. Cette arbitrage permanent entre différentes activités exige des outils de pilotage fins, capables de mesurer la contribution de chaque mission à la performance globale.

Le titulaire doit pouvoir répondre à des questions stratégiques :

Est-il plus rentable de dédier un pharmacien adjoint à la réalisation de bilans de médication pendant deux heures ou de le maintenir au comptoir pour fluidifier le flux de dispensation?

Quel est le chiffre d’affaires « services » généré par préparateur et par pharmacien?

Sans une comptabilité analytique et des tableaux de bord pertinents, il est impossible de piloter efficacement cette nouvelle complexité.

3.2. L’expertise comptable spécialisée : un levier stratégique indispensable

Face à cette complexification, le recours à un expert-comptable généraliste s’avère souvent insuffisant. La gestion d’une pharmacie comporte des spécificités uniques qui sont exacerbées par les nouvelles missions.

La gestion de taux de TVA multiples (2,1 % sur les médicaments remboursables, 10 % sur certains produits de santé, 20 % sur la parapharmacie) est une source de complexité et de risque fiscal.

La réglementation sociale est également très spécifique, avec par exemple l’obligation d’embaucher un pharmacien adjoint à partir de seuils de chiffre d’affaires définis.  

Un expert-comptable qui ne maîtrise pas ces subtilités se limitera à une fonction de tenue de comptes et de production de bilan, sans pouvoir offrir le conseil stratégique dont le titulaire a désormais besoin. Un partenaire spécialisé, en revanche, est capable de :  

  • Naviguer la complexité réglementaire : Il assure la conformité fiscale et sociale tout en identifiant les leviers d’optimisation (choix de la structure juridique la plus adaptée comme la SELARL, arbitrage entre rémunération et dividendes, etc.).  
  • Fournir des outils d’aide à la décision : Il met en place des tableaux de bord personnalisés, des prévisionnels financiers et des analyses comparatives sectorielles qui permettent au titulaire de piloter sa performance en temps réel.  
  • Accompagner la stratégie de développement : Il devient un véritable partenaire pour évaluer la faisabilité financière de projets d’investissement, que ce soit pour l’aménagement d’un espace de confidentialité, l’acquisition de matériel pour la téléconsultation, ou pour préparer la transmission de l’officine.  

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